"La faim"
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"La faim"
La question n’est plus de savoir qui a faim, ni qui sera affamé dans l’avenir, mais plutôt de savoir qui atteindra le premier le stade de la folie à force de n’avoir rien à manger, tel ce personnage, écrivain de son état, décrit par le romancier norvégien Knut Hamsun.
La folie est déjà dans les rues africaines, asiatiques et latino-américaines; et si l’Europe s’affole, c’est tout simplement dû aux armées de clandestins qui sillonnent les rues des villes européennes, pourchassées par les leurs à travers routes et mers d’abord, par les polices du monde libre pour avoir envahi un terrain qui ne supporte ni leurs odeurs ni leurs couleurs, ensuite. Un terrain blanc comme neige.
Le sommet mondial de Rome sur la flambée des prix des produits alimentaires n’est donc ni plus ni moins qu’une séance de compte-rendu des gouvernants des pauvres concernant les mesures prises pour aider le Nord à rester propre et ses rues calmes. Le Sud restera cette poubelle ouverte sous le soleil, ce cimetière pour corps perdus à la recherche des miettes auxquelles ses gouvernants l’ont condamné. Ni les études sur la pauvreté, ni les sommets de la terre, ni les objectifs fixés aux horizons qui s’éloignent chaque fois un peu plus, n’ont réussi à suspendre la souffrance. Bien sûr que les arguments ne manquent pas pour expliquer l’inexplicable, l’évident. La sécheresse, la couche d’ozone, l’environnement et tous les artifices des discours protocolairement prononcés dans les espaces luxueux, occupent l’essentiel de l’argumentaire.
L’inexplicable et le tu, c’est précisément le système libéral perverti par la recherche de plus de profit, au profit de certains, toujours les mêmes; au détriment des autres, désespérés, toujours les mêmes. Le profit continue à balayer toutes les religions, tous les actes. La mondialisation a un prix, celui de la faim.
Quel est l’avis des institutions financières internationales ? Laisser faire et le marché détient suffisamment de ressorts pour s’équilibrer. Le drame, c’est qu’il continue à se déséquilibrer entre un dollar insolent et un prix du pétrole qui ne profite qu’aux classes dirigeantes. Le reste du monde crève littéralement de faim, sans refuge apparent que celui de l’émeute, de la révolte, de jets de pierres sur les symboles de l’Etat et des institutions forts de leurs machines répressives.
La FAO ? Un organisme condamné au supplice de Sisyphe par la grâce des multinationales et de leurs protecteurs aussi bien au nord qu’au sud. Au nord, elles ont la mainmise sur les campagnes électorales, au sud elles achètent tout simplement les hommes au pourvoir, immuables. Lorsque la faim aura laissé quelques fantômes sillonnant les brousses du sud, les maladies se chargeront de les anéantir. Les gouvernants, eux, auront pris leurs devants pour rester vivants et jouer le seul rôle qui leur restera: croque-morts.
A Rome, on préfère parler de quelques sacs de riz et laisser l’espoir d’une mort certaine à un horizon qui devient de plus en plus visible.
Le quotidien d'Oran
La folie est déjà dans les rues africaines, asiatiques et latino-américaines; et si l’Europe s’affole, c’est tout simplement dû aux armées de clandestins qui sillonnent les rues des villes européennes, pourchassées par les leurs à travers routes et mers d’abord, par les polices du monde libre pour avoir envahi un terrain qui ne supporte ni leurs odeurs ni leurs couleurs, ensuite. Un terrain blanc comme neige.
Le sommet mondial de Rome sur la flambée des prix des produits alimentaires n’est donc ni plus ni moins qu’une séance de compte-rendu des gouvernants des pauvres concernant les mesures prises pour aider le Nord à rester propre et ses rues calmes. Le Sud restera cette poubelle ouverte sous le soleil, ce cimetière pour corps perdus à la recherche des miettes auxquelles ses gouvernants l’ont condamné. Ni les études sur la pauvreté, ni les sommets de la terre, ni les objectifs fixés aux horizons qui s’éloignent chaque fois un peu plus, n’ont réussi à suspendre la souffrance. Bien sûr que les arguments ne manquent pas pour expliquer l’inexplicable, l’évident. La sécheresse, la couche d’ozone, l’environnement et tous les artifices des discours protocolairement prononcés dans les espaces luxueux, occupent l’essentiel de l’argumentaire.
L’inexplicable et le tu, c’est précisément le système libéral perverti par la recherche de plus de profit, au profit de certains, toujours les mêmes; au détriment des autres, désespérés, toujours les mêmes. Le profit continue à balayer toutes les religions, tous les actes. La mondialisation a un prix, celui de la faim.
Quel est l’avis des institutions financières internationales ? Laisser faire et le marché détient suffisamment de ressorts pour s’équilibrer. Le drame, c’est qu’il continue à se déséquilibrer entre un dollar insolent et un prix du pétrole qui ne profite qu’aux classes dirigeantes. Le reste du monde crève littéralement de faim, sans refuge apparent que celui de l’émeute, de la révolte, de jets de pierres sur les symboles de l’Etat et des institutions forts de leurs machines répressives.
La FAO ? Un organisme condamné au supplice de Sisyphe par la grâce des multinationales et de leurs protecteurs aussi bien au nord qu’au sud. Au nord, elles ont la mainmise sur les campagnes électorales, au sud elles achètent tout simplement les hommes au pourvoir, immuables. Lorsque la faim aura laissé quelques fantômes sillonnant les brousses du sud, les maladies se chargeront de les anéantir. Les gouvernants, eux, auront pris leurs devants pour rester vivants et jouer le seul rôle qui leur restera: croque-morts.
A Rome, on préfère parler de quelques sacs de riz et laisser l’espoir d’une mort certaine à un horizon qui devient de plus en plus visible.
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