Oran: Vive tension aux alentours du tribunal d'Es-Sedikia
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Oran: Vive tension aux alentours du tribunal d'Es-Sedikia
Au lendemain d’une semaine de troubles et de vive tension, la ville d’Oran était quadrillée par la police. La tension était plus perceptible aux alentours du tribunal d’Es-Sedikia, où les familles des émeutiers incarcérés étaient présentes sur les lieux dès les premières heures de ce 31 mai 2008, persuadées, et ce, malgré les démentis des autorités, que le procès de leurs enfants allait avoir lieu ce jour-là.
Amel B. - Oran (Le Soir) - Un important dispositif de sécurité était mis en place, ce qui confortait les familles dans leur idée que le procès de leurs enfants allait avoir lieu. Renseignement pris, il s’agit uniquement de la présentation d’une centaine de jeunes devant le juge d’instruction après ceux (200) présentés durant le week-end. Il s’agissait de 27 majeurs et de 11 mineurs au niveau du tribunal d’Es- Sedikia, de 28 majeurs au niveau du tribunal d’Es- Senia et de 7 autres au niveau de Gdyel. Hier matin et ce, jusqu’en début d’après-midi, l’atmosphère était tendue, mais ce qui nous a le plus frappé lors de notre tournée dans différents quartiers parmi les plus touchés par les émeutes, tels qu’El Hamri, Mediouni, Pitti, Victor-Hugo, c’est bien l’absence des jeunes, comme si la ville s’était vidée de cette frange de la population. Les rares personnes ayant accepté de nous répondre, car tout le monde se méfie, nous diront qu’à «plusieurs reprises, la police est venue rechercher des jeunes qui seraient impliqués dans les émeutes et qui auraient été filmés ou pris en photo par les services de sécurité». Hier, au niveau du tribunal d’Es-Sedikia, les policiers, munis de matraques et de casques, étaient nombreux, se tenant près des centaines de familles des émeutiers arrêtés. Des femmes âgées assises à même le sol nous diront en pleurs : «Ils veulent que nous partons d’ici et ne cessent de nous dire que le procès n’aura lieu que dans un mois, ce qui est faux. Nous sommes ici depuis 5h du matin et nous attendrons le temps qu’il faudra.» Un vieil homme affirme : «J’habite à El-Hamri, mes trois fils âgés de 21, 25 et 26 ans sont incarcérés, ce sont des inconditionnels du MCO, ils n’ont fait qu’exprimer leur déception, ce ne sont pas des voyous.» Une femme au bord de l’évanouissement nous montre la photo de son fils (19 ans) : «C’est un jeune chômeur, et il n’a fait que suivre le mouvement. Oui, il avait un bandeau sur le visage mais c’était pour se protéger des bombes lacrymogènes. Je veux récupérer mon fils, il ne supportera pas la prison. » Le choix d’une heure tardive pour la présentation des émeutiers (17h) n’est pas fortuite. On craint, nous dit-on, la révolte des familles et des proches des jeunes incarcérés, dans le cas où le juge d’instruction ordonnerait leur mise sous mandat de dépôt. Les familles étaient décidées à occuper les lieux quitte à être embarquées par la police, refusant de partir sans connaître le sort qui a été réservé à leurs enfants. L’entrée du tribunal était filtrée ; les familles n’étaient pas autorisées à y pénétrer et étaient tenues à l’écart. Plus les heures passaient et plus la foule devenait nombreuse et plus encore les renforts de police affluaient sur les lieux. Quant à la date du procès, elle n’a toujours pas été fixée, et ce jour, probablement, la sécurité sera renforcée.
Le soir d'Algérie
Amel B. - Oran (Le Soir) - Un important dispositif de sécurité était mis en place, ce qui confortait les familles dans leur idée que le procès de leurs enfants allait avoir lieu. Renseignement pris, il s’agit uniquement de la présentation d’une centaine de jeunes devant le juge d’instruction après ceux (200) présentés durant le week-end. Il s’agissait de 27 majeurs et de 11 mineurs au niveau du tribunal d’Es- Sedikia, de 28 majeurs au niveau du tribunal d’Es- Senia et de 7 autres au niveau de Gdyel. Hier matin et ce, jusqu’en début d’après-midi, l’atmosphère était tendue, mais ce qui nous a le plus frappé lors de notre tournée dans différents quartiers parmi les plus touchés par les émeutes, tels qu’El Hamri, Mediouni, Pitti, Victor-Hugo, c’est bien l’absence des jeunes, comme si la ville s’était vidée de cette frange de la population. Les rares personnes ayant accepté de nous répondre, car tout le monde se méfie, nous diront qu’à «plusieurs reprises, la police est venue rechercher des jeunes qui seraient impliqués dans les émeutes et qui auraient été filmés ou pris en photo par les services de sécurité». Hier, au niveau du tribunal d’Es-Sedikia, les policiers, munis de matraques et de casques, étaient nombreux, se tenant près des centaines de familles des émeutiers arrêtés. Des femmes âgées assises à même le sol nous diront en pleurs : «Ils veulent que nous partons d’ici et ne cessent de nous dire que le procès n’aura lieu que dans un mois, ce qui est faux. Nous sommes ici depuis 5h du matin et nous attendrons le temps qu’il faudra.» Un vieil homme affirme : «J’habite à El-Hamri, mes trois fils âgés de 21, 25 et 26 ans sont incarcérés, ce sont des inconditionnels du MCO, ils n’ont fait qu’exprimer leur déception, ce ne sont pas des voyous.» Une femme au bord de l’évanouissement nous montre la photo de son fils (19 ans) : «C’est un jeune chômeur, et il n’a fait que suivre le mouvement. Oui, il avait un bandeau sur le visage mais c’était pour se protéger des bombes lacrymogènes. Je veux récupérer mon fils, il ne supportera pas la prison. » Le choix d’une heure tardive pour la présentation des émeutiers (17h) n’est pas fortuite. On craint, nous dit-on, la révolte des familles et des proches des jeunes incarcérés, dans le cas où le juge d’instruction ordonnerait leur mise sous mandat de dépôt. Les familles étaient décidées à occuper les lieux quitte à être embarquées par la police, refusant de partir sans connaître le sort qui a été réservé à leurs enfants. L’entrée du tribunal était filtrée ; les familles n’étaient pas autorisées à y pénétrer et étaient tenues à l’écart. Plus les heures passaient et plus la foule devenait nombreuse et plus encore les renforts de police affluaient sur les lieux. Quant à la date du procès, elle n’a toujours pas été fixée, et ce jour, probablement, la sécurité sera renforcée.
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