Diabète : Près d'un million d'enfants diabètiques en Algérie

Près d’un million d’enfants sont atteints de diabète en Algérie a indiqué hier, à Boumerdes, le professeur Lasset Farida, chef de service de diabétologie de l’hôpital Parney d’Alger et présidente de l’association des enfants diabétiques d’Algérie.
Lors d’une intervention en marge d’une journée d’étude organisée à l’initiative de l’association des diabétiques de Boumerdes, le Pr. Lasset a déclaré que "près d’un million d’enfants âgés de 0 à 16 ans sont diabètiques", selon une approche "statistique réalisée conjointement au sein, de l’hôpital Parney (traitant actuellement plus de 1000 enfants diabétiques) et d’autres services hospitaliers et centres de santé à l’échelle nationale", a t-elle précisé.
Ce taux est "conforme à la moyenne enregistrée pratiquement au niveau de l’ensemble des pays du bassin méditerranéen", a t-elle relevé.
Selon le président de l’association organisatrice de cette manifestation inscrite dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’enfance, cette journée "est une opportunité offerte pour les enfants diabétiques, ainsi que leurs familles pour s’informer des caractéristiques de cette maladie et du rôle vital de la prévention en vue d'une prise en charge correcte de la maladie par les enfants malades appelés à acquérir une autonomie en la matière", a-t-elle dit.
D’ailleurs, celui-ci n’a pas manqué de lancer un appel aux autorités concernées, "sur l’impératif de mettre à la disposition de cette catégorie sociale les injections d’insuline de 0,50 ml" destinées aux enfants " introuvables sur le marché actuellement", a-t-il fait observer.
Dans le même sillage, le représentant de l’association des diabétiques de Boumerdes, a également requis un "relèvement du taux de remboursement des différents actes médicaux réalisés dans le secteur privé faute de leur disponibilité dans le public", à l’instar de certaines analyses spécifiques et le traitement permanent des yeux au laser coûtant la bagatelle de plus de 30.000 DA "remboursé à hauteur de seulement 1800 DA", a t-il déploré.
Le même responsable a réitéré la doléances ayant trait à "l’introduction des injections d’insuline (utilisées quotidiennement par les malades diabétiques) dans la nomenclature des médicaments gratuits, tout en rappelant "l’engagement" selon lui "fait par le ministère de tutelle dans ce sens en 2003".
Par ailleurs, il a tenu a rapporter les souffrances endurées par les malades diabétiques de la wilaya, acculés à faire de longs déplacements jusqu’au foyer des diabétiques de Boudouaou, tout en souhaitant "l’ouverture d’une structure similaire à leur profit à Bordj Menail".

Un mode de vie sain peut retarder de 14 ans la maladie
Adopter une saine alimentation et faire de l’exercice régulièrement pourrait repousser jusqu’à 14 ans l’apparition du diabète de type 2 chez les personnes à risque, révèle une étude chinoise1.
Durant six ans, des gens qui présentaient une intolérance au glucose, donc à risque d’être atteints de diabète, ont été inscrits à un programme d’intervention. Les participants de ce groupe devaient modifier leurs habitudes de vie en s’alimentant mieux et en faisant davantage d’activités physiques. Au terme de l’étude, il y avait 51 % moins de cas de diabète de type 2 dans le groupe d’intervention que dans le groupe témoin.
Ce résultat s’est maintenu jusqu’à 14 ans après la fin du programme et il est descendu à 43 % après 20 ans. Deux décennies plus tard, 80 % des sujets du programme d’intervention étaient atteints de diabète de type 2. Cette proportion était de 93 % dans le groupe qui n’avait pas modifié son mode de vie. En moyenne, les participants du groupe d’intervention ont repoussé la maladie de 3,6 années, estiment les chercheurs.
Les résultats n’ont cependant pas démontré que le programme d’intervention pouvait diminuer l’apparition de troubles cardiovasculaires ni la mortalité reliée à ces maladies ou à d’autres affections.
L’étude a été menée auprès de 577 adultes âgés de 25 ans à 70 ans présentant une intolérance au glucose. Chaque participant s’est retrouvé dans le groupe contrôle ou dans l’un des trois groupes d’intervention. Les participants du premier groupe d’intervention devaient surveiller leur alimentation en augmentant leur consommation de légumes et en diminuant leur consommation d’alcool et de sucre. Le deuxième groupe était invité à faire régulièrement de l’activité physique. Le troisième groupe devait jumeler à la fois un régime alimentaire sain et la pratique d’exercice physique.
E. B.

La viande rouge serait néfaste pour les diabétiques
La consommation régulière de viande rouge pourrait accroître de 50% le risque de souffrir de maladies coronariennes chez les personnes atteintes du diabète de type 2. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude épidémiologique prospective menée auprès de 6 161 femmes souffrant de ce type de diabète1.
Les chercheurs de la Harvard School of Public Health aux États-Unis ont suivi la cohorte durant 20 ans. Ils ont observé que les femmes qui consommaient le plus de viande rouge avaient un risque plus élevé de souffrir de troubles cardiaques en comparaison de celles qui en consommaient moins.
Selon eux, ce phénomène serait attribuable au fer héminique dont la viande rouge est particulièrement riche. Cette forme de fer provient principalement des aliments de source animale, tandis que le fer non héminique se trouve principalement dans les végétaux (fruits, légumes, céréales, etc.). S’accumulant davantage dans l’organisme que le fer non héminique, le fer héminique pourrait y causer un stress oxydatif associé à une augmentation du risque de souffrir de troubles cardiovasculaires.
Or, on sait que les troubles cardiovasculaires et les maladies coronariennes sont au nombre des complications possibles chez les personnes souffrant du diabète de type 2. C’est d’ailleurs la principale cause de décès chez ces patients.
Les résultats de cette étude ne prouvent pas, cependant, que c’est le fer héminique de la viande rouge qui cause l’augmentation du risque. Les auteurs estiment tout de même qu’il serait prudent, pour les personnes diabétiques, d’éviter la viande rouge et peut-être les autres sources de fer héminique. Outre la viande rouge, les fruits de mer et le foie de poulet sont notamment des sources de fer héminique. Rappelons toutefois que seule la viande rouge est associée à une augmentation du risque dans la présente étude. Il faudra pousser la recherche avant de conclure que c’est bien le fer héminique qui cause cet effet morbide.
P. L.

Le poisson préviendrait le diabète
Une autre bonne raison de consommer du poisson : ses protéines contribueraient à prévenir le diabète en réduisant la résistance à l’insuline. C’est ce qu’a révélé une équipe de chercheurs de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval, à Québec, lors d’un congrès de la Société québécoise de lipidologie1.
Durant quatre semaines, les chercheurs ont soumis 18 sujets obèses souffrant de résistance à l’insuline à un régime classique à base de viande rouge (bœuf, veau et porc), d’œufs et de produits laitiers ou à un régime équivalent dont les protéines provenaient essentiellement de la morue. Dans ces deux régimes, le contenu en fibres et en oméga-3 était similaire, de même que le rapport en gras saturés, monoinsaturés et polyinsaturés. La seule différence : la source des protéines.
Une amélioration de la sensibilité à l’insuline a été enregistrée chez ceux qui ont consommé de la morue à raison de deux repas par jour pendant quatre semaines. D’après les chercheurs, cela pourrait réduire les conséquences du syndrome métabolique, notamment le diabète, chez les personnes à risque.
La principale cause du syndrome métabolique est la résistance à l'insuline. L'insuline, une hormone produite par le pancréas, est un peu comme une clé qui permet aux cellules de « s'ouvrir » pour absorber le glucose (sucre). Si les cellules deviennent insulino-résistantes, elles n'absorbent plus bien le glucose malgré la présence de l'insuline. Le glucose se retrouve alors en trop grande concentration dans le sang, et en manque dans les cellules. Pour remédier à la situation et maintenir un taux adéquat de glucose, le pancréas doit produire toujours plus d'insuline. Avec le temps, le pancréas n'arrive plus à compenser, et la glycémie (le taux de sucre dans le sang) devient trop élevée. D’où l’apparition de diabète de type 2.
Après les oméga-3... les protéines de poisson!
Selon les auteurs de l’étude, les protéines spécifiques du poisson présenteraient un profil d’acides aminés qui augmentent la sensibilité à l’insuline. Leur chair serait notamment riche en taurine et en arginine. Ces deux acides aminés agissent sur la paroi interne du coeur et des vaisseaux sanguins.
À l’inverse, les protéines de poisson sont moins riches que celles de la viande rouge, des œufs et des produits laitiers en leucine, valine et isoleucine, des acides aminés qui ont pour effet d’augmenter la résistance à l'insuline.
Bien que leurs études aient principalement porté sur la morue, les chercheurs soulignent que la chair des autres poissons présente un profil semblable en acides aminés. Selon la nutritionniste Hélène Jacques, qui a participé aux recherches, la goberge, l’aiglefin et la sole renfermeraient à peu près les mêmes teneurs en ces acides aminés qui exercent l’effet protecteur que l’on attribue aux protéines de la morue.
On savait déjà que les acides gras oméga-3 des poissons pouvaient protéger le système cardiovasculaire. Les résultats des recherches de l’INAF indiquent que les protéines de poisson, indépendamment des acides gras auxquels elles sont liées, constituent aussi un nutriment inestimable pour la santé humaine.
P. L.