Des milliers de chaussures abandonnées à la Safex (El watan, 07-09-09)

Franchement ! très franchement ?!! J’aurais pas aimé travailler dans la solidarité et encore moins au ministère de la solidarité. Non que je sois un désolidarisé- individualiste-sans cœur- partisan- du tag ala man tag- nooon ! Mais vivre à l’intérieur du fond des problèmes des autres c’est forcément renoncer aux siens propres. Et comme je suis de ceux qui ne renoncent jamais, je fais déjà très mauvais candidat.
Déjà que nous travaillons à plein temps à régler les nôtres, on ne va pas se farcir en plus ceux des autres. Remarquez, j’admire ceux qui travaillent au ministère de la solidarité et le ministre encore plus. Voilà un type constamment plongé dans la misère des gens et à chaque fois qu’on le voit il est souriant, en pleine santé, super sapé et tout. Il est vachement fort notre ministre. Non sérieux ! Je ne sais pas comment il fait pour puer autant l’aisance que les autres la misère. Non c’est vrai, imaginez-vous vous entendre dire tous les jours « on à besoin de ceci », « on a besoin de cela » et l’un « mon couffiiinnn », l’autre « mon cahieeeer » et puis l’autre « ma pension d’hendicapéééééé » et tous les jours c’est la même chose, la même rengaine, la même chanson. De quoi ne plus dormir, ne plus manger, ne plus…rien quoi. De quoi maigrir, avoir les cernes dans les talons, le moral au plus bas de l’échelle de Richter, attraper facilement la grippe porcine. Eh bien non ! Notre ministre lui est toujours en pleine forme. La solidarité ça lui va bien, ça lui donne de la bedaine-sachant que la bedaine c’est le centre de gravité autour du quel tout tourne-, de la pêche, du ressort. Un vrai roc, un pilier, un monolithe. Trop fort. Ça c’est de la vocation ou alors je ne m’y connais pas.
D’ailleurs je ne vois pas pourquoi y à des mauvaises langues qui le critiquent !!? tiens, y a pas plus tard qu’aujourd’hui, la presse s’égosille parce qu’on à découvert dans un entrepôt de la safex, plein de chaussures presque intactes que le ministère à acheté pour les enfants lors du séisme de 2003 et qu’il n’à jamais distribué. C’est mesquin, surtout Lorsque l’on sait que ces chaussures, qui ont coûté 20 milliards de centimes, ont tout de même sauvé une entreprise de la faillite. C’est pas rien quand même !!
Et entre nous, les enfants nécessiteux ont appris à marcher pieds nus. Alors des chaussures ça ne leur ferait que des cloques et ça finirait sûrement par déformer leurs beaux petits pieds et compromettre par là même leur croissance. Après il faudrait les emmener voir un podologue dans le meilleur des cas ou un orthopédiste dans le pire. D’où la maxime « Quand le remède coûte plus cher que le mal, le mal est heureux et tant pis pour les malheureux ». Et de toute façon quand on ne connait pas une chose, elle ne nous manque pas. Ne dit-on pas « quand le pied va, tout va », même s’il est nu. Alors tout va pour le mieux.
Ce que je ne comprends pas non plus c’est cette propension à critiquer la thésaurisation. Le bas de laine ça existe quand même depuis longtemps. On dirait que l’on vient de le découvrir. On a tout de même encore le droit de cacher ce qu’on veut où on le veut, non !?
Si l’état se donne le droit de cacher 140 milliards de dollars en bons du trésor américain, pourquoi le ministère de la solidarité ne suivrait-il pas cet exemple en cachant 20 milliards de centimes de chaussures usagés en bonne et due forme !!? Ce n’est certes pas comparable, mais chacun fait selon ses moyens. En plus, on ne cache pas pour le plaisir de cacher mais pour laisser quelque chose aux générations futures, fut-ce des chaussures. Va savoir de quoi l’avenir sera fait.
Notre ministre est non seulement généreux mais prévoyant. Tellement désintéressé qu’il s’en fout de ne pas laisser son nom dans la riche histoire de la solidarité, pourvu que l’on reconnaisse juste qu’il à laissé des chaussures pour les nécessiteux du futur. Un visionnaire je vous dis.
Je peux vous garantir Monsieur, qu’il y à au moins une personne ici qui n’oubliera jamais votre geste. Je raconterai ça à mes enfants et petits enfants pour qu’eux aussi ne vous oublient jamais. Je leurs dirais « ce Monsieur voyez-vous c’était plus qu’une pointure, c’était une semelle ».